Frailes - Carchelejo
Date 24 avril 2009

Espagne E 4 GR 7

Etape : Frailes - Carchelejo

Distance : 36 kms
Temps :
Dénivelé : de +1 172 m. à +1 287 m.

J'atteste que les pales des éoliennes font du bruit ; la force du son étant proportionnelle à la vitesse du vent. Ce bruit m'a réveillé, cette nuit, car il y avait de telles machines au sommet du mont qui dominait ma tente.
En fait, hier, je n'ai pas atteint le col, car je me suis arrêté avant ; à environ 1 km de celui-ci. Donc, le départ commence par une petite montée, avec une piste qui s'estompe au fur et à mesure que j'avance. C'est le problème classique des chemins qui relient 2 communes, mais qui ne sont plus utilisés pour les déplacements entre elles.
Arriva ce qui devait arriver. Au sommet, plus de trace de chemin, mais je me trouve bloqué par une clôture qui court sur tout le long de la ligne de crête.
Je m'offre un petit supplément de montée pour trouver une issue possible pour la suite du parcours. J'ai donc aujourd'hui dépassé l'altitude de 1 500 m. !
Mais je fais demi-tour, car il me semble apercevoir une sorte de chemin qui poursuivrait celui que j'avais emprunté. De haut, on domine mieux la situation !
Je reviens donc sur mes pas et poursuis vers le chemin remarqué quand j'aperçois, de l'autre côté de la clôture, un berger qui attache son patou à un arbre.
Il me confirme que c'est bien l'itinéraire à suivre, et nous partons ensemble sur le chemin. Il va rejoindre sa voiture, qui est plus loin, après avoir visité son troupeau.
A un moment, il me signale que je dois emprunter un chemin en descente, et c'est là que nos routes se séparent.
J'avance dans la descente, mais le chemin s'estompe de plus en plus pour ressembler à ces multitudes de sentes que créent les moutons. Je reviens sur mes pas jusqu'à la bifurcation. Je sais que je dois descendre dans la profonde ravine, car à un moment, j'ai aperçu une piste dans le fond de celle-ci.
Je reprends le même chemin qui se perd. J'essaie de maintenir un certain cap de marche, mais le terrain est de plus en plus pentu. Après une certaine distance, j'atteins enfin la piste et je trouve, par hasard, un balisage dans un fourré, qui signale de continuer par un chemin herbeux et non par la piste.
Balise opportune qui me fait parvenir au « Cortijo Alamillo Alto » par un raccourci au lieu des nombreux zigzags de la piste.
Un peu plus loin, un jeune berger me confirme que je me trouve bien au « Cortijo Alamillo Bajo ». J'en profite pour m'abreuver à la fontaine et prendre un peu d'eau.
La suite du parcours paraît simple et facile, mis à part un dénivelé avant l'arrivée. Il suffit de suivre la piste qui suit le rĺo de Aldeurazo.
En cours de route, j'aperçois un reptile en train de se réchauffer au soleil.
Après une bonne douzaine de kilomètres, il faut prendre un chemin herbeux, mais une balise m'induit en erreur, car elle suggère de suivre la piste.
Après plus de 500 m. en montée, je décide de faire demi-tour et de prendre le chemin herbeux.
Mais, prendre ce chemin, qui semble peu fréquenté, engendre 2 questions importantes. Permet-il de traverser le rĺo ? Le chemin pour atteindre le Penon del Palo existe-t-il ? Dans le cas contraire, c'est un détour de presque 15 kms, au lieu de plus de 4 kms. Choix cornélien !
Je décide de prendre le chemin herbeux. Pendant plus de 400 m., le chemin est agréable au milieu d'une sorte de peupleraie. Il fait très beau. Chose rare, j'ai aperçu 2 écureuils. Les oiseaux ne cessent de siffler, depuis ce matin.
Quand, tout à coup, plus de chemin. Je trouve une sorte de sente que je suis, en gardant le rĺo sur ma droite, selon l'esquisse que j'ai consultée.
Le chemin devient de plus en plus étroit, en balcon sur une pente de plus en plus pentue, avec, en bruit de fond l'eau du rĺo.
C'est une gorge très étroite, très pentue, très impressionnante. Le chemin en balcon monte d'une manière importante, pour passer un éperon. Pendant plus de 600 m., c'est un parcours assez dangereux. Il faut une attention de tous les instants pour franchir ce passage. Mais comment traverser le rĺo ?
Arrivé à une bifurcation, je vois le pont qui permet de passer sur l'autre rive du rĺo. C'est un des secrets des GR que de nous faire suivre des parcours uniques à tout point de vue !
Il ne reste plus qu'à trouver le chemin pour gravir les 400 m. de dénivelé, afin de sortir de ces gorges.
Après quelques hésitations, je trouve un étroit chemin qui me semble devoir être mon itinéraire. La montée est rude sur les 100 premiers mètres de dénivelé. Puis le parcours suit un vieux chemin, qui devait être celui emprunté par les autochtones avant l'invention de la voiture. Il est encore en très bon état. Après une multitude de zigzags, c'est l'arrivée au lieu-dit « Cerro del Alcón ».
A la ferme El Cortijuelo, il faut franchir la clôture, car le propriétaire a tout barricadé !
Le paysage change tout à coup. Des oliviers occupent tout le paysage.



Je marche avec un peu d'angoisse, car je n'ai plus une goutte d'eau depuis un peu avant la fin de la montée, et j'ai encore plus de 5 kms à effectuer. Je compte peu sur les fermes, car, soit elles ne sont plus occupées, soit elles sont en ruine. Ce qui est le cas pour la « Cortijo de los Chaicones ». Pour éviter le coup de chaleur, je ralentis mon rythme de marche et je fais des arrêts à l'ombre des oliviers.
Pour terminer, c'est une descente très pentue et rapide pour atteindre Carchelejo, qui est l'étape du jour. Carchelejo se montre au dernier moment de la descente.
Une fontaine à l'entrée du village est là pour étancher ma soif. Je pense que les chips, que j'ai envie de manger avant l'important dénivelé, ont accru ma sensation de soif.
C'est à 4 heures que je trouve un bar pour manger, comme à l'habitude, du porc avec des frites.
Il n'y a que la « Casa Rural » comme hébergement possible ; hébergement financé avec l'aide du FEDER. Mais à cette heure-là, « l'ayuntamiento » est fermée !
J'attendais devant la porte de l'établissement quand un entrepreneur de maçonnerie qui travaillait un peu plus loin me dit qu'il allait prévenir le responsable. Effectivement, quelques instants plus tard, un responsable vient me donner un logement qui correspond à un appartement avec chambre, sanitaires et cuisine équipée. Il me dit qu'il n'accueille qu'une dizaine de marcheurs par an effectuant le GR7 - E4. Lui-même se plaint constamment du balisage auprès des autorités compétentes. En fait, il est responsable pour la promotion touristique de la communauté du Cárcheles. Il me conforte dans mon idée d'écrire une lettre de protestation concernant le balisage de ce chemin GR7 - E4.
Les chips et les « patatas fritas » exacerbent ma sensation de soif, et je n'arrive pas à étancher cette dernière ! Ce soir, il me faudra boire au moins 2 « cervezas » pour la calmer.
C'était une très belle étape, mais que j'ai vécu un peu dans l'angoisse pendant plus d'une heure.
J'ai bu les 2 grandes « cervezas » qui ont été servies obligatoirement avec des « tapas ». Une première fois, des petits morceaux de porc chauds avec de fines frites et une tranche de pain. Pour le second verre, c'était du filet de porc froid sur une tranche de pain avec des cornichons. Le prix des 2 bières, 3 euros !

 

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